
Autour de l'oeuvre Aging de Dennis Oppenheim
Espace culture (Lille)
Display mapPar Nathalie Delbard, directrice du CEAC - Centre d'étude des arts contemporains et Géraldine Sfez, maîtresse de conférences en études cinématographiques à l'Université de Lille
Après avoir testé les limites de son propre corps dans des séries de performances le mettant en danger, puis mis en scène des phénomènes de continuité entre sa personne et ses propres enfants, l’artiste américain Dennis Oppenheim (1938-2011) a participé à l’essor de l’installation dans les années 1970. Aging aligne contre un mur une série de silhouettes humaines en paraffine, sous les feux d’une rampe de lampes à infra-rouges. Sous l’effet de la chaleur, les silhouettes ramollissent et se déforment, parfois jusqu’à l’écroulement. Inscrite dans une recherche sur la perception du temps et la dégradation des corps, cette œuvre réalisée deux ans après la conférence de Stockholm sur l’environnement anticipe de manière glaçante les enjeux climatiques actuels et leur caractère irréversible. Ses silhouettes en liquéfaction entrent dans un dialogue intense avec les recherches de Christine Deknuydt sur la dissolution et l’évaporation de la figure humaine.